Partager des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux suscite régulièrement des débats – dans les groupes de parents, les forums ou lors de repas de famille. Est-ce autorisé ? Que dit la loi suisse ? Et à quoi faut-il faire attention ?
Sur Instagram, TikTok, Facebook ou dans les groupes de messagerie, de nombreuses personnes souhaitent montrer leur bonheur familial à leur entourage – surtout à la naissance d’un enfant. Mais on oublie souvent qu’Internet n’est pas un album photo privé. Une fois publiées, les images sont difficiles à supprimer complètement. Comme on dit : Internet n’oublie jamais.
De plus, ce qui semble mignon aujourd’hui peut devenir gênant plus tard pour l’enfant, surtout si les images sont accessibles au public ou ont été enregistrées et partagées sans contrôle.
En Suisse, toute personne dispose du droit à l’image. Cela signifie qu’aucune photo ne peut être publiée sans l’accord de la personne concernée. Ce droit fait partie de la protection de la personnalité et s’applique autant à un nourrisson qu’à une arrière-grand-mère.
Pour les enfants mineurs, ce sont les personnes détentrices de l’autorité parentale qui décident si une photo peut être publiée – toujours dans l’intérêt de l’enfant. La publication non autorisée d’images peut constituer une atteinte à ses droits.
Avant de publier une photo d’enfant, il vaut la peine de réfléchir à deux fois. Une fois en ligne, elle peut être copiée, diffusée ou utilisée à d’autres fins – parfois sans que la famille le sache. Et même lorsqu’un abus est découvert, il est souvent difficile de faire valoir ses droits sur le plan juridique.
Si une photo d’enfant a été publiée sans accord sur une plateforme en ligne, il est possible de signaler l’image directement via le service d’assistance de la plateforme concernée – qu’il s’agisse d’Instagram, TikTok, Facebook ou autre. En général, dès l’âge de 13 ans, les enfants peuvent eux-mêmes effectuer ce type de signalement.
Oui. Si un·e enfant souhaite que certaines photos soient supprimées – par exemple parce qu’elles sont embarrassantes –, il ou elle a le droit de le demander. L’idéal est d’en discuter d’abord avec les parents ou les personnes responsables. Si cela ne suffit pas, l’enfant (dès 13 ans et disposant d’un compte sur la plateforme concernée) peut effectuer une demande de suppression directement.
Moins, c’est mieux : avant de publier une photo d’un enfant, demandez-vous toujours si celui-ci ou celle-ci serait d’accord – aujourd’hui ou plus tard. Vous contribuez ainsi à protéger durablement ses droits et sa sphère privée.
Publié le 28 avril 2017